Respiration profonde et détente musculaire
La respiration est la première étape pour déconnecter du monde de l’éveil et pénétrer dans un niveau de conscience différent, le niveau alpha. « Un niveau de conscience très agréable, entre veille et sommeil, dans lequel le cerveau est au repos, déconnecté de toutes peurs, de toutes inhibitions, ce qui permet au corps de se régénérer », explique Carole Serrat. Un état de conscience qui permet de se concentrer sur un besoin spécifique – la détente durant la grossesse, la prise en charge de la douleur durant l’accouchement.
Cette respiration profonde, de type abdominale, est la respiration anti-stress par excellence, à fortiori durant la grossesse, alors que l’utérus prend de plus en plus de place. « Lorsque l’on respire par le ventre, tout un mécanisme s’enclenche : le ventre se gonfle, le diaphragme s’ouvre et libère la zone du système nerveux », précise la sophrologue.
Guidée par les intonations de voix douces et monocordes du sophrologue, les yeux fermés, la femme enceinte relâche son corps, muscle par muscle, tout en respirant profondément. Détendue, elle prend conscience de son schéma corporel et accepte ainsi beaucoup plus facilement les multiples changements qui s’y opèrent au fil des neuf mois. « La sophrologie aide à comprendre son corps, à le maîtriser, et donc à se relaxer lors de crise de panique, d'angoisse », atteste Sofia, une jeune maman qui a suivi une préparation en sophrologie. Un processus de relaxation à utiliser également pour vaincre les insomnies, un des maux courants de la grossesse.
Créer le lien avec son bébé
Toute mère a pu le constater : les mouvements du bébé sont davantage perceptibles une fois détendue, allongée, le tumulte de la journée finie. Comme si le bébé se réveillait, sentant sa mère posée et disponible.
En tant que méthode de relaxation corporelle, la sophrologie permet de multiplier ces moments de complicité et contribue à créer un lien privilégié avec le bébé, dès in utéro. Un lien encouragé au fil des séances par certaines techniques de sophrologie, appelées bercements. « A certains passages, on pose les mains sur le ventre, on respire, on est à l’écoute des sensations du corps, à l’écoute des vibrations du bébé », décrit la sophrologue.
Détourner la douleur
Le jour J, se focaliser sur le paysage de détente permet de s’éloigner de la douleur, en la substituant par une sensation plus agréable, comme la chaleur ou la fraîcheur. Autant d'éléments de la petite photo de bien-être que le père, idéalement initié durant les séances, pourra réactiver au besoin en salle de naissance.
« Pendant toute la durée de mon accouchement et particulièrement lors des contractions, je me suis concentrée sur une seule idée : mon bébé va sortir, il se fraie un passage, il glisse le long de mon bassin. Sentir ce petit être descendre tout doucement fut au final une sensation bien plus forte que la douleur des contractions », raconte Sofia.
Le simple fait de se détendre permet également de minimiser la perception de la douleur, en rompant ce cercle vicieux : la douleur engendre la douleur. Plus l’on a mal, plus l’on se tend, plus l’on se crispe, plus la douleur est forte.
« Quand l’être entier s’abandonne, l’accouchement est douloureux mais à la mesure de la femme qui accouche. Si elle résiste, peu importe où est la source de la résistance, dans son corps, ses émotions ou sa tête, la douleur ressentie sera alors à la mesure de sa résistance », écrit au sujet de ce cercle vicieux Isabelle Brabant dans Une Naissance heureuse (Librairie du Québec, 2000), un livre qui a influencé et guidé de nombreuses mères dans leur désir d’un accouchement plus naturel.
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